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« Ces dalles en pierre calcaire qui font le charme de bien des constructions périgourdines sont extraites des carrières du Périgord. Leur couleur ocre et dorée  vous suit dans tous les paysages. Avec le temps, l’humidité, elle prend une couleur foncée qui vous rappellera celle de l’ardoise.
Bien des vieilles maisons du sarladais, des manoirs mais aussi les 
Châteaux du Périgord, sont en pierres blondes et couvertes avec les lauzes.
Ce sont des plaques de calcaire que l’on trouve et que l’on peut voir à l’état naturel dans certaines carrières, sous la terre arable, à 30 ou 35cm, le calcaire se présente en strates. 
Les dépôts remontent à 80 millions d’années, au Crétacé supérieur, lorsqu’une mer peu profonde recouvrait les lieux, puis s’est retirée, nous laissant cette magnifique pierre dorée qui se présente souvent sous forme de couches fines de 3 à 5 centimètres d’épaisseur séparées par des joints. Cette roche en se délitant donne des dalles de pierre appelées lauzes… appellation qui vient de l’Occitan.

Les couvreurs, les lauziers les utilisent, selon la tradition, et d’après un savoir-faire ancestral. Les pierres sont taillées, empilées avec précision, sans mortier jusqu’au faîtage. Ce bâti très lourd pèse entre 500 et 800 kilos au mètre carré. L’inclinaison des charpentes permet de renvoyer du poids directement sur les murs.
Thierry CHAPOULIE perpétue l’art des lauziers à Saint-Geniès. « Le travail de la lauze offre des réalisations rares. Les techniques sont ancestrales ; elles différent en fonction de la roche utilisée pour la couverture, de la forme des toitures et des savoir-faire régionaux. Les toitures en lauze sont très résistantes et ne craignent pas la foudre. Elles sont souvent exposées aux vents et aux intempéries. On dit que la principale qualité de la lauze est qu’elle est faite pour durer cent
ans. La couverture en lauzes est un travail long et complexe qui exige une très grande connaissance de cette pierre calcaire. Il s’agit de retailler des blocs de 40 kg de pierre avec une réalisation de 1 m² en moyenne de pose par jour et par personne et un coût élevé de 500 à
1000 euros le m². Cette pierre calcaire pèse 700 kg au m² ; elle est taillée selon des règles très précises avec un marteau forgé comme il y a 200 ans. Dans le Périgord on peut observer une pose
des lauzes en tas de charge sur des lattes de châtaigniers. Les lauzes sont insérées entre les lattes ; celles-ci servant de support tout en permettant de bloquer chaque lauze. Cette technique de couverture est en voie de disparition en France parce que les lauzes lourdes, coûteuses, et longues à poser sont souvent remplacées par des ardoises industrielles, des tuiles ou des plaques de tôle galvanisée ou d’acier laqué nécessitant moins d’entretien. » (FICHE D’INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE)

« Utiliser les ressources à portée de main pour s’abriter, c’est ce que l’homme a toujours fait. Les maisons, à leur façon, racontent l’histoire de chaque région. Dans le Périgord Noir, c’est une pierre plate, la lauze, qui couvre les toitures. Thierry Chapoulie fait partie des rares artisans capables de monter de telles couvertures. Il transmet son amour pour ce métier de maître lauzier à son fils et à un jeune apprenti, afin que ce savoir-faire ancestral ne se perde pas. » France 3 Nouvelle-Aquitaine 2018